Appel à contribution

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Le IXème Colloque du Réseau International de l’Animation (RIA) propose d’interroger, à travers la notion de « territoires », les multiples défis et enjeux auxquels est confrontée l’animation socioculturelle aujourd’hui.

Il est organisé par les Hautes écoles de travail social de la Haute école spécialisée de la Suisse occidentale (HES-SO).

Il a pour ambition de mettre en évidence les formes actuelles que prend l’animation socioculturelle, ses territoires d’action, la manière dont elle est pensée par les différentes parties prenantes que peuvent être les professionnel-le-s, les bénévoles, les politicien-ne-s, les citoyen-ne-s ou les chercheuses et chercheurs.

L’animation socioculturelle se décline de multiples manières, agit dans des champs professionnels variés, travaille avec tous les publics, de tous les âges, et mobilise une large palette de méthodes d’intervention. Elle agit donc sur des territoires variés mais est également agie par les particularités de ceux-ci. Par ailleurs, elle est présente, sous différentes appellations, dans de nombreux pays, de l’hémisphère Sud à l’hémisphère Nord.

En lien avec l’évolution de ses publics, comme de ses contextes d’action, l’identité de l’animation socioculturelle, ses territoires, sont l’objet de nombreux questionnements des pouvoirs publics, des citoyen-ne-s, ou des professionnel-le-s eux-mêmes. Les modes d’intervention évoluent, comme les collaborations avec d’autres professionnel-le-s de l’action sociale ou de la santé, ou encore les attentes sociales vis-à-vis de ces professionnel-les, ouvrant ou limitant les opportunités de l’animation socioculturelle.

Quatre axes thématiques structureront plus particulièrement les discussions à l’occasion de ce colloque :

1) les contextes comme territoires

Dans ce premier axe, l’idée est d’interroger la manière dont les contextes structurent les possibles de l’animation socioculturelle : la notion de territoire renvoie alors à la variété des contextes d’intervention, entre les pays du nord et du sud, entre des contextes ruraux et des contextes urbains. Cette notion de territoire renvoie également aux politiques publiques, locales, nationales ou internationales, aux acteurs qui mandatent, encadrent ou financent l’animation socioculturelle. Le désengagement de l’Etat place les différentes institutions de l’animation socioculturelle sur un marché concurrentiel et n’est pas sans incidences sur les méthodologies appliquées. Cet axe questionnera ainsi la diversité des métiers de l’animation socioculturelle et leurs interdépendances avec des contextes toujours singuliers.

2) Les territoires professionnels

Cet axe interrogera les territoires professionnels de l’animation socioculturelle, dans une triple dimension : d’abord, en questionnant les relations avec d’autres professions, qu’elles soient du social ou non. Quelles sont les spécificités de l’animation socioculturelle face aux autres professions du social ? Assiste-t-on à une différenciation continue de l’animation socioculturelle ou, à l’inverse, à une homogénéisation des professions du social ? Est-ce que les valeurs, les utopies ou les outils qui constituent l’animation socioculturelle lui appartiennent encore en propre ou sont-elles toujours plus mobilisées par d’autres professionnel-le-s ? Ensuite, le territoire de tâches dévolu à l’animation socioculturelle par les pouvoirs publics évolue-t-il ? Sont-ce toujours les mêmes activités qui, aux yeux des politiques publiques, justifient l’activité d’animateurs-trice socioculturel-le-s ? Dans une période où le développement durable, pour ne citer qu’un exemple, est devenu un mot d’ordre de toute action, quel rôle est dévolu à – ou veut se donner – l’animation socioculturelle ? Enfin, cet axe voudrait questionner les enjeux de l’interprofessionnalité pour les animateur-trice-s socioculturel-le-s aujourd’hui. Travaillant en réseau ou dans des institutions qui emploient différents types de professionnels, les animateurs-trices socioculturel-les interviennent moins souvent seul-es qu’en interprofessionnalité. On pourra s’interroger sur la manière dont l’animation socioculturelle affirme sa spécificité dans ces contextes professionnels.

3) les publics comme territoires

Travaillant potentiellement avec l’ensemble des populations, que ce soit des enfants, des familles, des personnes âgées, marginalisées ou non, l’animation socioculturelle a, dans les faits, longtemps privilégié la jeunesse et les classes populaires, rappelant sans cesse ses liens avec l’éducation populaire et le militantisme. En même temps, aujourd’hui, du fait de l’évolution de la société et de la construction d’autres publics comme potentiellement problématiques (du fait de l’allongement de l’espérance de vie et de l’inversion de la pyramide des âges, par exemple, ou des crises migratoires qui frappent l’ensemble du globe), l’animation socioculturelle est toujours plus sollicitée pour intervenir auprès de nouveaux publics (par exemple les personnes âgées ou les migrants). Cet axe interrogera les enjeux de cette extension du territoire de l’animation socioculturelle pour ceux qui la pratiquent. Comment répondre aux besoins et demandes de ces « nouveaux » publics ? Les outils classiques de l’animation socioculturelle permettent-ils de répondre à leurs demandes spécifiques ? De manière plus générale, cet axe voudrait questionner la pertinence, ou non, de penser l’animation socioculturelle en lien avec des publics.

4) les territoires méthodologiques

Le but de l’animation socioculturelle n’est pas d’intégrer des populations dans une perspective assimilationniste, mais de les accompagner à se constituer comme actrices de leur vie et de leur environnement. Quels outils pour une citoyenneté et une démocratie sociale et culturelle ? La dimension collective et la participation des publics à l’action sont-elles toujours pertinentes ? Quelles méthodologies spécifiques les professionnel-le-s mettent-elles-ils en œuvre pour y parvenir (par exemple le diagnostic social, l’évaluation participative, etc.) ? De même, dans un contexte où l’innovation est de plus en plus mise en avant dans l’action sociale, l’animation socioculturelle est capable d’imaginer de nouveaux horizons méthodologiques. Quelles sont les réponses apportées par les animatrices-teurs socioculturels-les en termes d’imaginaire et de remise en question des pratiques ? Enfin, depuis quelques années, les nouvelles technologies ont influencé notre relation à l’espace et au temps. L’animation socioculturelle doit donc, parfois, se positionner dans des espaces dématérialisés et déterritorialisés. Comment y parvient-elle ?